L’augmentation de la pollution atmosphérique peut accélérer le développement des crises cardiaques. Les experts de la Fondation des maladies du cœur mettent en garde contre cette attitude et contre une approche trop désinvolte de la pollution atmosphérique.
La pollution atmosphérique : un véritable danger
On sait beaucoup trop peu que la pollution atmosphérique constitue également un risque pour les maladies cardiovasculaires dans ce pays. La pollution atmosphérique n’est pas seulement responsable du développement et de l’aggravation des maladies respiratoires. Des études de population suggèrent que la pollution atmosphérique persistante accélère la détérioration de la paroi interne des artères coronaires et des vaisseaux de la tête et du cou (artériosclérose). « Cela entraîne l’apparition prématurée des maladies les plus importantes dans ces régions vasculaires : les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux », avertit un professeur. « Si vous voulez faire du jogging ou du vélo dans une ville où il y a beaucoup de circulation automobile, vous ne devez donc pas courir le long des routes à trafic intensif, mais plutôt dans les parcs ou dans la ceinture verte, où vous respirez un air moins pollué », conseille le cardiologue.
Que provoque-t-elle ?
Avec l’air inhalé, les substances gazeuses et les petites particules passent par les voies respiratoires (bronches) dans les alvéoles (alvéoles). Ces gaz et substances étrangères entraînent une réaction inflammatoire dans les voies respiratoires inférieures en raison de l’activation des phagocytes qui s’y trouvent. Par la suite, cette inflammation s’intensifie et s’étend des bronches à l’ensemble du tissu pulmonaire, puis à tout le corps jusqu’à l’artériosclérose (durcissement des vaisseaux) dans toutes les régions vasculaires de l’organisme. Chez les patients souffrant d’une maladie coronarienne, un contact, même de courte durée, avec de l’air très pollué peut augmenter le risque pour le cœur. « Le carburant diesel active les plaquettes sanguines et augmente ainsi leur tendance à s’agglutiner, ce qui favorise le développement d’une crise cardiaque », souligne le professeur. En cas d’épisodes de pollution atmosphérique de courte durée avec une augmentation significative des composants gazeux et particulaires, « le risque de décès ou du moins d’hospitalisation augmente chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. »
Comment l’éviter ?
Les cardiologues recommandent généralement d’éviter les activités sportives telles que la course à pied et le vélo sur les routes à forte densité de trafic, en particulier aux heures de pointe. Les personnes qui vivent dans des zones où le niveau de pollution de l’air est élevé devraient protéger leur maison par des systèmes de ventilation ou de filtration. Les personnes âgées souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires, en particulier, devraient être particulièrement réticentes à rester à l’extérieur lorsque les niveaux de pollution atmosphérique sont élevés. « Il est toutefois inacceptable que l’on puisse observer en Allemagne des niveaux de pollution qui empêchent les personnes souffrant de maladies chroniques de passer du temps à l’extérieur », avertit le professeur, qui estime que la politique de ce pays, qui a criminellement négligé le problème de la pollution atmosphérique, a grand besoin d’agir. Lorsque les niveaux de smog étaient élevés, on s’est contenté de recommander de laisser la voiture garée au lieu d’imposer une interdiction de conduire. Les interdictions de conduire comme celle de Paris le montrent : Il y a un autre moyen.
Dans ses directives sur la qualité de l’air, l’OMS a fixé les limites suivantes pour la pollution par les poussières fines, en moyenne annuelle : pour les particules de poussière fines PM10 : 20 μg/m³ pour les particules de poussière fines PM2.5 : 10 μg/m³.
Les gouvernements font face à ces exigences de manières très différentes. L’UE est – comme le notent les experts dans l’European Heart Journal (prépublication en ligne du 24.10.2016) – « un exemple particulièrement mauvais ». L’UE a fixé des limites deux fois plus élevées : pour les particules de poussière fines PM10 : 40 μg/m³ pour les particules de poussière fines PM2.5 : 20 μg/m³.
Les scientifiques ont demandé à plusieurs reprises que ces valeurs limites soient ajustées à la baisse – sans que rien ne se passe à Bruxelles.